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Horloge interne rétinienne : le point du Dr. Orssaud

Une équipe de l'Université de Lyon Bron vient de montrer que la rétine possède sa propre horloge biologique. Ses synchronisateurs sont indépendant de ceux de l'horloge interne « globale ».

2019-05-27 │10:26

De nombreuses fonctions vitales sont régulées à partir d'une horloge interne selon un rythme d'environ 24 heures appelé « rythme circadien ». Il s'agit de la sécrétion d'hormones mais aussi le besoin de se coucher ou l'éveil. Cette action de l'horloge interne sur le sommeil se fait via la sécrétion de mélatonine dont il existe plusieurs récepteurs. Les différences entre ceux-ci sont difficiles à analyser. Par contre la connaissance de ces différences est essentielle pour pouvoir développer des traitements spécifiques d'un type de récepteur.

Une équipe de l'University of Southern California à Los Angeles vient de caractériser deux de ces récepteurs à mélatonine, MT1 et MT2. Ces travaux ouvrent la voie à des nouvelles prises en charge des altérations du fonctionnement de l'horloge interne sur le sommeil et à la prévention de ces complications : troubles de l'humeur, diabète, cancer...

Par ailleurs, les différents composants de cette horloge interne et ses synchronisateurs sont de mieux en mieux connus. Le prix Nobel de Médecine a du reste été attribué en 2017 à trois chercheurs américains, Jeffrey C. Hall, Michael Rosbash et Michael W. Young pour leurs travaux sur les mécanismes cellulaires contrôlant l'horloge interne et les rythmes circadiens et de très nombreux animaux et de l'homme. Le plus important synchronisateur est représenté la lumière, détectée par les cellules à mélanopsine au niveau de la rétine. L'activité ou la prise des repas constituent également des synchronisateurs qui peuvent palier à perturbation du fonctionnement rétinien.

Mais il apparait que la plupart des organes de l'organisme possèdent leur propre horloge biologique. Une équipe de l'Université de Lyon Bron vient de montrer que la rétine possède sa propre horloge biologique. Ses synchronisateurs sont indépendant de ceux de l'horloge interne « globale ». Il s'agit des bâtonnets, photorécepteurs rétiniens chargés de détecter les faibles niveaux de luminance et les stimuli tels que le mouvement. Mais, ils n'agissent dans le recalage de l'horloge interne rétinienne qu'à des forts niveaux de luminance.

Les conséquences liées aux pathologies oculaires sur le fonctionnement de cette horloge interne rétinienne restent mal connues de même que les conséquences de son dérèglement sur les rythmes circadiens.