Ruptures technologiques de l’éclairage : l’investissement est-il encore rentable pour les maîtres d’ouvrage ?

Peut-on encore parler d’achat durable et pérenne pour les maîtres d’ouvrage en matière d’éclairage, compte tenu de la rupture technologique et conceptuelle en cours ?

Les prémices des LED ont laissé place aux prémices de la détection de présence puis de la Li-Fi et du smartlighting, support de connectivité des capteurs de la smarticity, dont le modèle reste encore à développer. La transition vers la connectivité, sur laquelle repose l’avenir de l’éclairage pour de nombreux experts, est amorcée.

« Nous assistons à la rupture consommée entre deux mondes. D’une part, celui de l’électrotechnique dominé en partie par l’industrie germanique, tout particulièrement fédérée autour du protocole KNX. D’autre part, celui de l’IoT, animé par de nouveaux industriels issus de pays scandinaves ou d’Amérique du Nord. Orientés IP (Internet Protocole), ils intègrent de nouvelles solutions modulaires sans fil (idéalement) sans pile, adoptant des standards tels que BLE (Bluetooth Low Energy) ou, dans une moindre mesure, EnOcean. Au-delà de la rupture technologique, c’est en fait tout un univers qui est remis en cause, y compris ses modèles économiques » (Lux, la revue de l’éclairage – Avril 2016).

Cette mutation du tout connecté amène également d’autres interrogations : faut-il un ou plusieurs réseaux ? Et, par conséquent, peut-on conserver l’architecture et les infrastructures existantes ? Cette dernière question est essentielle, puisque la rentabilité rapide de la rénovation en éclairage intérieur tient principalement au fait qu’elle ne nécessite pas, dans la plupart des cas, de modifier les infrastructures existantes. Par exemple, la généralisation des LED dans les bâtiments, conjuguée au Li-Fi, accélèrera le déploiement du PoE (Power over Ethernet) permettant de transmettre sur le même câble données et alimentation électrique.

Dans un contexte de financement, et donc d’investissement, difficiles, comment un maître d’ouvrage peut-il aujourd’hui investir alors qu’il ne sait pas sur quel réseau ou quelle norme portera son service éclairage de demain ? Un exemple chiffré permettant d’étayer l’enjeu économique de ces questions : avec la numérisation des systèmes, l’impact économique de l’internet des objets dans les bâtiments est estimé à près de 210 milliards d’Euros à l’horizon 2022.

Les marchés de l’éclairage, intérieur comme public, se trouvent actuellement à la croisée des chemins : si l’urgence de la rénovation est connue (les deux parcs étant majoritairement obsolètes), la  faisabilité, notamment économique, de cette rénovation ainsi que sa pérennité le sont moins. Or, attendre avant de rénover coûtera de plus en plus cher, les deux parcs étant majoritairement obsolètes. Une « dette » qui grèvera, encore plus, des budgets déjà serrés.

Rendez-vous aux Journées nationales de la lumière de l’AFE, qui auront lieu à Lyon les 12 au 13 septembre prochains : www.jnl-afe.fr/lyon2016/

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